Lone Rider - Joe Meek's Tea Chest Tapes - The Holloway Road sessions (1960-1962)

John Leyton

par Francois Branchon le 20/06/2025

Note: 6.0    

Pour l'acteur anglais John Leyton, la troisième fois fut la bonne. Son manager malin (Robert Stigwood, futur patron de RSO, organisateur mondial de concerts et manager de Cream et des Bee Gees), associé au producteur faiseurs de tubes Joe Meek échoue avec deux premiers singles (la reprise du mini tube américain "Tell Laura i love her" août 1960 et "The girl on the floor above" octobre 1960), mais le troisième - "Johnny remember me" publié en juillet 1961 décroche la timbale et devient numéro un à peu près partout dans le monde anglo-saxon.

Enregistré dans le studio personnel de Meek à Holloway, au nord de Londres, il est écrit par Geoff Goddard, associé de Meek, et arrangé de façon théâtrale par Charles Blackwell, futur grand arrangeur de studio en Angleterre - en particulier pour nous frenchies de tous les futurs enregistrements de Françoise Hardy à Londres entre 66 et 72. Couplé à une apparition dans le feuilleton TV Harpers West One, le succès de "Johnny remember me" est énorme. Meek ne lésine pas, il produit en studio avec Blackwell et ses musiciens un mini film de 10 minutes "The Johnny Leyton Revue" où le chanteur propose 3 titres et invite Ian Gregory, nouveau chanteur de l'écurie (sans lendemain) pour un titre. A voir ci-dessous.

Si Leyton était plutôt charismatique, cela ne suffisait manifestement pas pour que les efforts et le talent de Joe Meek en fassent une vedette - terme de l'époque - mondiale à long terme. Des chansons au rythme solide qui tentent de sortir de la mièvrerie (on y parle de mécontentement, de rébellion) mais sans grand impact. Une voix qui savait se faire caressante et veloutée - raccord avec le smoking élégant - qui chante des standards et des ballades mais ce n'est pas nouveau. Apparu trop tard - ou peut-être beaucoup trop tôt - Leyton ne fut jamais en phase avec la génération montante de l'époque, car dès 1963, d'autres tornades musicales allaient déferler.

Ce coffret de 3 Cd (98 titres) soigneusement préparé par Cherry Red raconte pour la première fois son histoire. Ils n'ont pas ménagé leur peine : bandes master remastérisées, versions stéréo inédites, des prises alternatives, répétitions, démos, versions en langue étrangère, enregistrements uniquement vocaux, sessions d'overdubbing. Beau travail.



JOHN LEYTON Film (1961)