Live at Bill Graham's Fillmore West 1969

Michael Bloomfield with Nick Gravenites and Friends

par Francois Branchon le 06/09/2010

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
Blues on a westside

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Enregistré à la suite de "Super session" (où il apparaissait sur la face 1) et "The live adventures of Mike Bloomfield and Al Kooper", deux albums avec Al Kooper marquants et remarqués en 1968, émancipant Bloomfield de ses vies antérieures, "Live at Bill Graham's Fillmore West 1969" est dans leur parfaite lignée.

Bill Graham, patron du Fillmore West de San Francisco et ami de Bloomfield (c'est grâce à ce dernier qu'y furent programmés les Otis Rush, Muddy Waters, BB King...) avait pour idée de présenter quelques soirées "pur blues" et d'en enregistrer une en vue de sortir un album. Bloomfield réunit le chanteur Nick Gravenites (ex-compère au sein de l'Electric Flag), une section de cuivres et le pianiste Mark Naftalin (ex-compère au sein du Butterfield Blues Band) pour ce qui ressemble plus à une session qu'à un album préparé, à la manière des "Live adventures" enregistrées au même endroit quelques mois auparavant. Curieusement (stupidement... vénalement...), la CBS en tirera deux albums séparés, un de Mike Bloomfield (feat. Gravenites) et un de Gravenites (feat. Bloomfield) (!), que cette réédition Raven a la judicieuse idée de réunir.

Tant sur les reprises que sur les compositions de Gravenites, Mike Bloomfield étincelle ("It takes time" de Otis Rush et Willie Dixon, "One more mile to go" que Taj Mahal vient chanter), imposant de subtilité ("Blues on a westside"), explosif et généreux ("Moon tune")... A la manière d'un Peter Green, Bloomfield utilise peu d'artifice, jamais de distorsion ni de feedback, pour un son clair et limpide, excluant les erreurs (Carmelita skiffle", "Blues on a westside", "Gypsy good time").
Ici quasi leader, Mike Bloomfield, artisan passionné du blues, n'en tire pas pour autant la couverture à lui, mais joue, au seul service des morceaux. Magnifique.