An evening with Peter Green Splinter Group in concert

The Peter Green Splinter Group

par Francois Branchon le 02/11/2006

Note: 6.0    

Il est souvent utile, pour sauver les souvenirs, de ne pas fréquenter les vieilles gloires, à fortiori d'anciennes "idoles", quitte à se laisser aller à les idéaliser. Pour cette raison, j'évite les "concerts-reformations", exception notable pour Arthur Lee en 2003 (mais là, le groupe était "neuf", pas né aux temps de Love...).

Ainsi, je n'irai jamais voir un concert de Peter Green. Et pourtant !! Lorsque le Pierre Vert explose en vol en 1970, il s'est hissé à un double sommet, avec son Fleetwood Mac ("Then play on" complété par le single terminal "The green Manalishi") et en solitaire avec le bien nommé "The end of the game". Deux sommets scintillants. Ensuite, rideau, hôpital psy, autre vie, survie. La réincarnation de Green sera un rien étrange, débiteur durant les années quatre-vingt d'une consternante musique instrumentale "jolie" et vaguement new age, avant de se reprendre et se remettre au blues, essentiellement acoustique, depuis les années quatre-vingt dix, avec le Splinter Group.

La vision de ce concert est étrange, parfois même met mal à l'aise. Car si Green n'est pas un légume, il n'en est pas très loin, personnage figé au sourire benêt permanent, posé devant son ampli et qu'on imagine rentré dans sa housse par quelque roadie prévenant à la fin du concert. La brochette de musiciens qui l'entoure, du genre "vieux-de-la-vieille-qui-a-toujours-une-anecdote-drôle-à-raconter-avant-chaque-morceau" semble le couver. Green ne parle jamais (ou presque), ses parties de guitare sont convenues, sans aucune des flamboyances feutrées du passé, seul en revanche son chant est resté excellent, "comme avant", le timbre familier est encore là, écouter les yeux fermés laisse le passé revenir se mêler aux sensations.

Sur un set articulé en deux parties (acoustique + électrique), Green décline surtout le répertoire du Splinter Group (reprises de standards de Chicago blues), mais fait quelques incursions dans la mémoire de Fleetwood Mac ("Albatross", "Man of the world", "Black magic woman" et "The green Manalishi"), qui suscitent hélas plus de compassion que de plaisir.