A post fordist parade in the strike of event

(être)

par Hugo Catherine le 20/09/2006

Note: 8.0    
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"A post fordist parade in the strike of event" s'ouvre par une boucle-parasite sur fond de décollage de vaisseau spatial. Nous comprenons rapidement qu'(être) fait dans le paysage sonore. Comme autant d'étapes sonores éphémères d'un road-trip imaginaire, les pistes proposent une alternance de paliers filtrant/défiltrant les sons. Plongés dans une longue obnubilation, nous sommes confrontés à un mouvement continu de rythmes incessants, invariables ; de cette procession acoustique électrisée, émergent certains passages particulièrement délurés, tels des copiers-collers speedés alternant basses saccadées et extraits vocaux hors-propos (« … ») ; d'autres pistes se rapprochent davantage d'une electronica à tendance folk, qui délecte nos oreilles ("Dogs from my childhood : multiple white for Thomas Hirschhorn").

L'ambiance toujours un peu évanescente crée un fondu nostalgique. (être) parvient à réveiller en nous un foisonnement de réminiscences, nous nous égarons, notre attention s'évade aux côtés de mélodies désuètes, grâce au charme doucereux de voix féminines passagères. Nous plongeons au sein de la conscience sonore de l'électronicien par le biais de notre propre imaginaire, stimulé par un plaisir sonsuel. Via une subjectivité sonore accueillante puisque contemplative, (être) construit une musique-bruits qui réveille la songerie. Cet album peut s'écouter debout, mais surtout avachi.

Nourrissant quelques escapades assez grinçantes, voire sombres, le spleen atmosphérique de l'album est rattrapé par l'empilement sans fin de saynètes sonores qui, au pire, intriguent, au mieux, fascinent. Ainsi "Considering the hypnosis of the stone for Harmony Korine" constitue une évasion quasi-assurée.