| | | par Sophie Chambon le 29/11/2007
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| On retrouve avec plaisir dans ce nouvel opus de Musica Nuda "Live at FIP", enregistré à Paris en février 2007, le duo explosif italien de la chanteuse Petra Magoni et du contrebassiste Ferrucio Spinetti. De retour dans la capitale après leur remarqué Dvd "Live in Paris", les deux Italiens rendent ainsi à leur façon, hommage aux programmateurs de FIP qui, dès 2005, firent découvrir en France leur "étrange duo" qui s'exporta dès lors avec succès.
Ils commencent bille en tête avec la reprise "sauvage" de l'éternel "Come together" des Beatles. C'est vrai que les cris rauques de la belle Petra peuvent avoir de quoi surprendre mais enfin les Beatles n'étaient pas aussi sages qu'il y paraît (réécoutez donc le tonitruant "Helter skelter" sur le double blanc !).
Nourris à la pop, le duo accommode très bien les succès de Sting (l'inusable Roxanne ou encore l'indémodable "Message in a bottle"), reprend avec énergie, tout en le déstructurant, le tube mondial disco de Gloria Gaynor "I will survive" dont l'introduction très classieuse est faite à l'archet par un Ferrucio moqueur.
Un beau tempérament pour la chanteuse féline, sensuelle, qui grimpe avec allégresse plusieurs octaves de sa voix imprévisible, en accord parfait avec les cordes de Ferrucio Spinetti. Une musique qui se veut simplifiée, épurée, "nuda", qui swingue irrésistiblement.
On apprécie les reprises obligatoires sans doute dans le paysage du jazz vocal ("Fever"), mais on aime mieux les propres compositions du couple, et l'italien ne résonne jamais autant que dans leurs propres "originaux" : "Dindiandi", "Angeli" ou la saynète humoristique "Le due corde vocali".
21 titres qui se suivent sans accroc, tambour battant, comme un récital à l'ancienne sans mise en scène tapageuse, soulignant juste l'impeccable cohésion du duo.
Enfantine, animale, sensuelle ou presque rageuse, la chanteuse et son partenaire, qui fait bien plus que l'accompagner, surprennent constamment le public par leurs virevoltes audacieuses, leur changement de style et de répertoire (le lyrique et très beau "Amarilli"). Ils peuvent décidément s'attaquer à tout sans complexe. Si le paysage du jazz vocal est toujours en quête d'une nouvelle révélation qui disparaîtra aussi vite, voilà une paire à suivre assurément qui possède l'art du "spectacle" vivant, simple et talentueux. |
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