Warm Chris

Aldous Harding

par Jérôme Florio le 08/05/2022

Note: 7.5    

Depuis "Designer" (2019) et le début de sa collaboration avec le producteur John Parish, Aldous Harding a trouvé sa patte musicale : un psychédélisme doux et ouaté, à la remarquable économie de moyens (Parish, impeccable de précision comme toujours) dans un esprit proche des disques d’Andy Shauf. Les chansons avancent à leur rythme tranquille et répétitif, comme des vagues qui se succèdent avec un certain flegme – celui du troisième album du Velvet Underground.
Aldous Harding affectionne les formats courts, avec un petit faible pour les gimmicks vocaux, ce qui peut bercer ou agacer. Tour à tour femme-enfant à la voix flûtée (Vashti Bunyan), autoritaire (Nico) ou singer-songwriter sûre de ses moyens (Carole King, Joni Mitchell), Aldous compose un portrait chinois agréablement insaisissable, fragmenté, donnant l’impression de multiples possibilités qui ne sont qu’effleurées. Elle s’amuse aussi à appliquer ce traitement à d’autres : sur "Leathery whip", Jason Williamson délaisse ses éructations dans les Sleaford Mods pour faire comme Séverin dans "La Vénus à la fourrure" (roman de Leopold von Sacher-Masoch,1870), qui se prosterne docilement aux pieds des statues de la déesse de la séduction.



ALDOUS HARDING Fever (Clip 2022)