Out of the Angeles

Amusement Parks on Fire

par Emmanuel Durocher le 02/10/2006

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Await lightning
A star is born


Etant persuadé que le courant Noisy-pop – Shoegazing (rayer la mention inutile) restait au milieu des années 2000 une affaire de grandes personnes plus proches des quarante que des vingt ans gérée comme une fabrique de madeleines à la limite de la société secrète, je dois admettre mon erreur à l'écoute du deuxième album d'Amusement Parks on Fire que l'on croirait tout droit sorti de 1991, année au cours de laquelle son leader se trouvait encore en maternelle.

Le groupe est à l'origine le projet de Michael Ferrick (vingt ans aujourd'hui donc). Remarqué par Geoff Barrow de Portishead, le premier album éponyme d'APOF sort sur son label Invada Records en 2005, le NME avance le nom grotesque de Nu-gazing, encore un mouvement éphémère ? Les quatre musiciens ne perdent cependant pas leur temps puisque "Out of the Angeles" débarque un an plus tard et fait l'effet d'une petite claque, difficile en effet de résister aux sonorités vintage des murs de guitares et autres distorsions qui rappellent les plages les plus glorieuses du "Wall of sound" de l'époque avec des références pour le moins séduisantes : de My Bloody Valentine ("Blackout" ; "Cut the future") au Boo Radleys ("A star is born") en passant par Ride ("To the shade") mais on ne peut s'empêcher de penser à d'autres groupes moins importants de cette période comme Curve, Drive Mr Blind, Revolver ou les Drop Nineteens. Certains titres comme "In flight" et "Await lightning" franchissent même ce mur du son pour aller s'aventurer dans le sphère du shoegaze un peu heavy initié par Swervedriver, par contre on passera sur "So mote it be", branlette expérimentale qui montre que n'importe qui n'est pas Sigur Ros.

Cet album n'est-il réservé qu'au afficionnados du genre, pas sûr, il est clair que la musique d'APOF prendra aux tripes de ceux-ci mais les autres pourront être convaincus par le sens des mélodies urgentes et l'assurance naïve de ces chansons un peu schizophrènes modelées comme des sculptures de laine et de barbelés.