Between neck and stomach

Andrea Belfi

par Hugo Catherine le 31/05/2008

Note: 8.0    

Le charme de "Between neck and stomach" vient d'abord de sa diversité décomplexée : diversité des couches sonores (instruments acoustiques, bruits capturés, sons électroniques) et approche décomplexée de la multiplication des styles effleurés (electronica, musique du monde). Andrea Belfi séduit par ses créations déliées : notes égrenées, vibrations passagères, hululements égarés, percussions retenues, ici, tout s'allonge, s'étire puis s'étiole, sans cassure. Cet effet filant crée une atmosphère sans fin, onctueuse, qui se rapproche d'une logique narrative, voyage sonore ?

Certains virages délibérément expérimentaux ne doivent pas décourager. Bien au contraire, l'expérimentation est ici pavée d'une musicalité tenace, à l'image des tonalités free de "Broken shoes" passées à la moulinette d'une electronica pointue. Le fin travail sur les sons suit une démarche électroacoustique équilibrée. Sans fougue, l'approche percussive est voluptueuse et délicate, les allures parfois sautillantes, souvent étirées.

Se dégage de ces morceaux aux dénominations mystérieuses ("Her own desert", "Bleeping with extraevil"…) la sensation d'un joli songe, l'impression d'une continuité longue-durée, ou plutôt d'une extinction permanente. Mélodies et rythmes à tâtons, Andrea Belfi nous susurre des humeurs au léger vague à l'âme.