Free the prisonners

Andrew Sweeny

par Jérôme Florio le 25/05/2018

Note: 7.0    

Déjà auteur d’un premier disque ("Monotone", 2005), le Canadien Andrew Sweeny vit et travaille en région parisienne depuis une quinzaine d’années. Il a été non sans raison comparé à Leonard Cohen : des inflexions, une manière de poser la voix le rapprochent sans doute de son aîné. On y pense dès la première chanson "Free the prisoners", un folk-rock électrique très classique. Cependant cette veine n’est pas la meilleure : les chansons à sujet ("Killing the lion" sur les "exploits" des chasseurs blancs dans la savane africaine - j’ai une pensée attendrie pour le jeune marié Harry -, ou "Refugee") banalisent la première partie du disque. Deux chansons s’en détachent toutefois : "You are my heart" sur laquelle une voix féminine, comme chez Cohen, souligne celle d’Andrew ; "Lucinda" qui évoque les regrettés Grant McLennan (Go Betweens) et Jason Molina (Songs : Ohia, Magnolia Electric Co.), ce dernier semblant être l’autre figure tutélaire du disque.
La deuxième moitié de "Free the prisoners" est un sans-faute. L’austère "Dont trust the things that shine" reprend la simplicité acoustique à deux voix de "You are my heart", "Show me" rejoue avec ferveur les arrangements du "Live ‘72" de Leonard Cohen (harmonium, voix et guitare). La longueur des textes de Sweeny le conduit souvent à s’affranchit de l’alternance couplet-refrain, notamment sur "Stainless ship" qui trouve un ton inédit dans l’interprétation. "Nothing in this world", qui commence comme "Helpless" de Neil Young, termine de belle manière un disque au classicisme solide et lettré.