Anika

Anika

par Jérôme Florio le 08/12/2010

Note: 7.5    

Anika n'a pas inventé l'eau... froide. En anglais, cool et cold sont des quasi synonymes : ici aussi. Côté cool, Anika est une jeune Berlinoise journaliste politique de métier, repérée par un Geoff Barrow (Portishead) à l'affut d'une nouvelle Bonnie, en vue d'une collaboration avec son propre groupe Beak>. "Anika" a été enregistré "live" en studio sur douze jours. Plus cool que Arlette Chabot en featuring chez David Guetta !
Côté cold, après avoir sucé le sang krautrock ("Beak>", 2009, déjà enregistré en douze jours, une manie ?), Barrow dévie maintenant vers le punk-funk charnière seventies / eighties – celui passé à l'éther du producteur Martin Hannett (Joy Division, ESG). "Masters of war", "Officer officer" : le son de musiciens jamaïcains séquestrés dans une chambre froide.

"Sample credits don't pay our bills" (ESG, 1992) : le groupe des soeurs Scroggins pourrait demander quelques thunes à Anika. L'assise rythmique de "End of the world" est un hommage clair à leur titre "UFO", avant que tout ne se barre en sucette : personne n'a l'air de jouer ensemble – et ne semble pas savoir jouer du tout. La guitare, à laquelle on a ôté son bâillon, délire dans son soin ; la rythmique joue une autre chanson et Anika chante à côté d'une voix blême et déconnectée. Plus punk que funk. Quand le groupe reprend "I go to sleep", la scie composée par Ray Davies (The Kinks, mais popularisée par Peggy Lee, The Pretenders...), c'est pour une danse de caveau cryogénique non dénuée d'humour : "Anika", divertissement froidement dansant. Cool & cold.




ANIKA Yang Yang (Clip 2010)