Smiling and waving

Anja Garbarek

par Jean-Samuel Kriegk le 14/06/2001

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
You know
The gown


Dès la première écoute, on situe les influences : trip hop. Cependant, les sons de saxophones, de contrebasse, de cuivres, et même l'utilisation des cordes, projettent dans un autre univers : celui du jazz. Car Anja a de qui tenir, rejetonne de Jan Garbarek, le fameux saxophoniste norvégien. La pochette résume l'album : un mélange de formes indéfinissables, des couleurs froides (vert et bleu). Le disque est donc un Omni ('m' pour musical) glacial. Le trip hop est en effet ici complètement transfiguré. Le son très organique et le minimalisme de l'électronique font penser au premier essai d'Emiliana Torrini, fille elle aussi venue du froid. L’hémisphère nord transforme donc l'essai : accompagnée tout au long de l'album par des concertistes classiques, ainsi que des partenaires prestigieux issus du monde du rock (Robert Wyatt notamment le temps d'un duo, et Steven Wilson, qui co-produit l'album), Anja cherche à dÉpasser le genre, à le projeter vers l'avenir, mais sans renier ses racines (de la musique du XVIIIe siècle au contemporain). Le résultat se rapproche du "Debut" de Björk, avec un oubli des règles rafraîchissant, et une production hors normes. Etrange, planant, inventif, recommandé.