| | | par Francois Branchon le 29/09/2001
| Morceaux qui Tuent Somebody's watching you Five string serenade
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| Qui se soucie d'Arthur Lee, croupissant dans une cellule californienne depuis trois ans déjà, et libérable au plus tôt en 2004 ! Coffré pour détention d'arme illégale (il n'a tué ni même blessé personne) mais fiché comme junkie, l'homme à peau métis (pas bon ça) n'avait rien à attendre de la justice d'un pays qui installe des handicapés mentaux sur des fauteuils de coiffeur et leur colle du 220 volts en guise de bavoir. Triste chapitre d'une histoire commencée en 1965, jalonnée d'albums références avec le Love première mouture ("Forever changes", "Da capo"...), de disques moins kaléïdoscopiques, plus centrés sur les bases du rock ("False start" avec son pote Jimi Hendrix) et d'exercices en solo, le grand "Vindicator" (1972) en particulier.
"Five string serenade" est la dernière trace discographique studio d'Arthur Lee, produite en 1992 par le label français New Rose, avec un nouveau Love qui comprend deux 'anciens', Melvan Whittington et Robert Rozelle, guitariste et bassiste de l'album "Reel to real" (1974). C'est un album magnifique et surprenant. Il s'ouvre avec le titre éponyme, "Five string serenade", magnifique concerto de guitares acoustiques, violons et vocaux aériens, réincarnation du Love de la grande époque malgré l'absence de la guitare de Bryan McLean, quelle claque ! (le morceau fut repris par Mazzy Star). Mais l'idée d'Arthur Lee n'est visiblement pas de pondre un ersatz de "Forever changes", mais plutôt de revisiter quelques grands groupes amis. "Somebody's watching you" qui suit est un hommage non déguisé aux Seeds, reprenant les arrangements de leur "Can't seem to make you mine". Le morceau claque, aérien et volatile mais irrigué de ce rock sanguin qu'on aime tant. Et ainsi au fil des dix morceaux, vont défiler des clins d'oeil à Question Mark, Tim Hardin ("You're the prettiest song"), Creedence Clearwater Revival ("I believe in you") et Jimi Hendrix bien sûr, le pote, l'ami avec "Seventeen" et "Passing by" (échos de "Fire" et "Voodoo chile").
En 1992, New Rose, fidèle à sa réputation de sauveur de rockers en détresse publiait cet album d'un type dont tout le monde se foutait. Devenu aujourd'hui Last Call, le label le réédite. Considérant l'aura que possède Love auprès des nouvelles générations - de groupes comme d'auditeurs - "Five string serenade" mériterait sa petite carrière. |
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