Fashion victim

Artsonic

par Oli le 17/12/2000

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Time


Une jolie demoiselle dans un fauteuil roulant qui serait une victime de la mode ??? Qu'est-ce que ça veut bien dire ? Bon, chacun trouvera sa réponse pour résoudre l'énigme de la pochette... Pour le son, Artsonic revient avec un 3ème album (le premier sur une major) qui semble plus péchu, plus mélodique, plus agréable, plus accessible et assez osé en même temps ! Beaucoup de mélodies, pas mal d'effets de voix, de petits passages tout calmes qui ont tendance à s'énerver mais pas trop, des guitares très propres avec un son qui ne devient jamais trop lourd, des samples délicats, une rythmique sage qui s'excite quand il faut, il y a beaucoup de choses dans cet album... Le clip de "None", morceau très métal et aussi très entraînant nous en apprend plus sur les décalages et l'humour décontracte des lascars qui s'amusent tout le temps (?), même sur ce titre aux paroles plutôt peu enthousiasmantes ("None of the men i've seen, none of them were born innocent") ? L'album est bien évidemment métal par ses riffs et son son d'ensemble mais certains titres comme "Time" ou "Educate the masses" sont très industriels, truffés de loops et d'ambiance très "métal-indus". Si ces deux titres sont très réussis, c'est moins le cas pour "Taste" où là la somme des mélanges et un gros passage de machines fait un peu tâche comparé au reste de l'opus... Pourquoi cet espace de techno ? Pour être à la mode alors que les pauvres fashion victims que nous sommes sont dénoncées dans "Urban guerilla" ? Bon, passons. Revenons à la qualité mélodique de l'album d'Artso : il est rare qu'autant de douceur enveloppe des guitares somme toute très agressives. Il suffit d'entendre le break de "Get off me", le superbe "When you saved me" ou le presque slow "Tomorrow" (enfin la version "rapide" et non pas la piste cachée...) pour comprendre que la mélodie permet de mettre en valeur la rage de certains passages qui sans elle, seraient peut-être fades puisque pas si méchants que ça. La voix de Sylvain (surfeur, chanteur, guitariste, leader charismatique, fondateur du label Wet Music...) ne se barre plus dans la direction trash prise par le passé. Ces titres expliquent aussi la référence à Filter signalée par le dossier de presse... Ceux qui les ont vus sur scène savent que les parisiens reprennent en live "Another brick in the wall (part II)", la signature sur une major a certainement permis de sortir ce titre en version studio et si le morceau met le feu dans toutes les salles, sur l'album on aura obligatoirement droit au débat. Adorateur de Pink Floyd, je suis assez partagé sur ce morceau, entre les modifications apportées au chant et le doublement des temps à la batterie d'un côté qui dénaturent un peu trop le hit, et l'ambiance que font régner les machines et le solo de guitare qui traîne assez magiquement dans l'atmosphère d'un autre côté... Comme toutes les reprises, on trouvera à redire. Au moins, ça fera au moins parler et peut-être découvrir Pink Floyd à certains et Artsonic à d'autres ! Mais l'album comprend 11 titres et celui-ci n'est qu'une pierre à l'édifice, "une autre brique sur le mur" (quel talent !). Un mur résolument métal, admirablement mélodique, artsoniquement bien construit !