Intergalactic sonic 7's

Ash

par Christian Tranchier le 30/09/2002

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Walking barefoot
Shining light


Toujours resté dans l'ombre des Blur, Oasis, Suede et autre Pulp (la fameuse brit-pop…), Ash ne connaît qu'un succès d'estime dans nos contrées. C'est injuste et regrettable. Pourtant, dès 1996 avec l'album "1977" (hommage à leur film culte "Star wars"), leurs compatriotes succombent immédiatement à "Girl from Mars", "Goldfinger", "Oh yeah", des hymnes pop-rock aux mélodies accrocheuses et bon enfant comme ils les affectionnent tant, mariant sens de la ritournelle et puissance électrique du grunge (Nirvana en ligne de mire). Peu soucieux de son étiquette, Ash surfe sur le succès avec une insouciance très rock’n'roll, une attitude gentiment punk et une énergie revigorante, et "1977" reste son âge d'or, quand tout semblait facile et évident.

Car avec le deuxième album, le maudit "Nu-clear sounds" (1998), le soufflé retombe cruellement. Le charismatique leader Tim Wheeler perd le feu sacré, mystérieusement abandonné par l'inspiration divine. La formule gagnante s'emmêle les pinceaux, la machine implacable à créer des tubes s'enraye. Sans être vraiment ratées, "Jesus says", "Wildsurf" ou "Numbskull" ne décollent pas vraiment. Trop sérieuses, plus aussi ludiques et légères.

A bout de souffle, décrié moribond et déjà sans avenir (le lot d'une myriade de groupes estampillés brit-pop, adorés pour être aussitôt brûlés), Ash, que plus personne n'attendait ressuscite en 2001 avec le miraculeux "Free all angels". Même si le terme "imparable" signifie tout et rien, voire agace, il désigne pourtant avec acuité cet album quasiment parfait dans sa fougue juvénile et ses morceaux de bravoure ("Shining light" signe le retour en écrasant tout sur son passage). Les vibrants "Candy", "Sometimes" et "There's a star" supplantent sans effort les faiblards "Petrol", "Uncle pat" et "Jack names the planets". A-t-on connu songwriter pop aussi efficace que Tim Wheeler depuis les Stock, Aitken et Waterman ? (en exagérant…). Étrangement sans évolution musicale notable et inscrit dans une étroitesse de manœuvre claustrophobe (le triolisme guitare/basse/batterie), le groupe se répète sans lasser. Un tour de force à souligner. Ils n'ont pas à voir honte de leur parcours en dents-de-scie, témoin de balbutiements, de doutes, d’égarements et, plus souvent, de réussites indéniables.