Parallax

Atlas Sound

par Jérôme Florio le 08/01/2012

Note: 10.0    
Morceaux qui Tuent
The shakes
Te amo
Mona Lisa
Terra incognita
Lighworks


Dès les premières notes, le nouveau disque de Bradford Cox (membre de Deerhunter) sous le nom Atlas Sound emballe et convainc ; une sensation d'évidence qui tient jusqu'aux dernières notes du disque. Entre poussées pop et appel du vide, "Parallax" est un concentré d'équilibre et d'élégance.

C'est d'abord le versant pop qui séduit, avec le radieux et épanoui "The shakes", puis  "Mona Lisa" et "Angels is broken" ne laissent pas planer de doute sur le talent de Cox. Une discrète sophistication est à l'oeuvre, elle se révèle dans de distinguées volutes électroniques qui dessinent des soundscapes prenants ("Modern aquatic nightsongs", "Doldrums"), jusqu'à phagocyter toute la fin de "Flagstaff".
"Parallax"est tout entier dédié à Trish Keenan, la chanteuse du groupe Broadcast emportée par une pneumonie il y a tout juste un an. En effet, les sonorités réverbérées et aquatiques de "Te amo" font écho aux premières productions du groupe ; Bradford s'y montre aussi souverainement solitaire que Martyn Bates (Eyeless in Gaza) sur une île déserte (la longue "Terra incognita", ses merveilleux arrangements, ses voix en écho).

Les chansons ont des formats assez courts, qui ne rassasient jamais tout à fait. "Praying man", "Parallax" sont à combustion lente tandis que d'autres titres cités plus haut brillent par leur immédiateté. Alors que l'on voyait la fin de "Flagstaff" comme un saut définitif dans l'abstraction, Bradford Cox a le beau geste de nous ramène sur terre avec l'accroche-coeurs à guitares "Lightworks", et termine son affaire par un cut décidé.



ATLAS SOUND Terra incognita (Audio seul) © 4AD