Aynsley Lister

Aynsley Lister

par Francois Branchon le 01/03/1999

Note: 6.0    

Un nouveau venu des studios Rank Xerox, photocopie numéro x de Stevie Ray Vaughan, l'inépuisable étalon reproducteur. Une myriade avant lui, dont certains ont déjà flairé les effluves du succès (Jonny Lang, Mike Welsh..), d'autres suivront. Tous ont en commun une extraordinaire technique, un son léché voire ahurissant, le sens du riff et l'aplomb de leur morgue adolescente. Mais cela s'arrête là ! Leurs disques se résument, de la première à la dernière seconde, à une démonstration, oubliant que les plus grands savent avant tout se faire désirer. Tout est stéréotypé et les compositions sont bâclées (mais là bien sûr, la technique ne suffit plus !). Quant à l'originalité !... Aynsley Lister, dont c'est le troisième album (et il a à peine 20 ans !) est de cette catégorie, mais il a un petit quelque chose en plus qui pourrait bien faire la différence : lui, a une voix, bien timbrée, avec une manière de l'élever qui rappelle les bons moments d'un Greg Allman ou d'un Rod Stewart (à l'époque où il était chanteur), chargée d'influences américaines qui confèrent à sa musique une agréable saveur country ("Five long years", "I believe", ou "Without you", qui avec un peu plus d'émotion pourrait être du Little Feat). Mais il est encore jeune et faut pas le laisser tout seul : il ne peut résister à mettre les doigts dans les confitures, s'essayant à une reprise de rouge-gorge de "All along the watchtower", complètement ratée. L'un dans l'autre, le garçon est à suivre, s'il parvient à s'élever au-dessus de la mêlée des jeunes clones.