En effet, le souffle est court. Le nouveau disque du songwriter anglais BD Harrington est pourtant plus arrangé que son précédent "The kid strays" (2010) : le ton est intimiste et le son se voudrait chaleureux - voix près du micro, tapis de pedal steel, piano, le tout produit par Don Kerr (qui a travaillé avec Ron Sexsmith) et qui sonne quand même comme du folk générique. L'interprétation manque cruellement d'intensité, on imagine un Townes Van Zandt dévitalisé, ou Leonard Cohen sous abat-jour (la vieille cérémonie de "New skin", la voix qui tombe comme celle de "Suzanne" sur "Little sioux", rythme de valse inclus). De plus les chansons s'étirent en longueur, et on est loin de l'énergie d'un Bob Dylan qui sait tenir en haleine pendant les dix minutes de "Visions of Johanna" (1966). La fatigue qui pointe dans la voix de Harrington se communique vite à l'auditeur.
