Les prémices de la béatitude naissent de l'amertume

Belone Quartet

par Emmanuel Durocher le 01/04/2007

Note: 7.0    

Projet bicéphale d'Antoine Bellanger (guitare, voix, synthé, programmation) et Benjamin Nerot (basse, autre guitare, autre voix, autre synthé), deux barbus nantais qui ont évolué dans pas mal de groupes locaux (The Healthy Boy, Margo, Zone Blanche, Belikomi…), Belone Quartet est né en 2003 mais c'est seulement trois ans plus tard que les deux multi instrumentistes, après de nombreuses tournées, entrent en studio pour enregistrer ce véritable premier album au nom pour le moins étrange sur le label en plein essor Kythibong.

"Les prémices de la béatitude naissent de l'amertume" est idéal à écouter en solitaire par une nuit de pleine lune ou à travers des landes désertes par un matin brumeux d'hiver, avec des chansons courtes et étranges concentrées sur un mixage entre la froideur des synthés, l'indifférence des voix plus ou moins filtrées et une légère agressivité des guitares. On pense parfois au Young Gods sous forte dose de Valium (même si ça se réveille sur certains titres comme "The man"). Ce cocktail trouve tout seul son propre équilibre entre cold-wave robotique et folk électronique, il semble tout droit sorti du congélateur mais contient une bonne dose d'un alcool de grains quelconque : glacé à l'extérieur, il réchauffe rapidement à l'intérieur et ça pique, ça fait un peu mal ; les sentiments qui subsistent après l'écoute ressemblent plus à la nostalgie et à la douleur qu'à la béatitude, les prémices de la souffrance naissent de la nostalgie…