Tropism

Bexar Bexar

par Jérôme Florio le 26/06/2007

Note: 7.0    

L'Américain d'Austin propose une expérience plus sensorielle que musicale : l'écoute de "Tropism" donne l'impression d'être dans une bulle à peine perméable au monde extérieur. Au centre, une guitare classique délicatement jouée en arpèges, sur un rythme égal et posé, avec le minimum d'effets de style. Pas vraiment des mélodies, plutôt des divagations sans but défini. Autour, un vide proche du silence, un fourmillement de vie discret. On pense aux disques de Rothko, sans les sourdes montées en puissance. C'est comme si une membrane filtrait les bruits agressifs de l'extérieur pour les assourdir, les transformer en nappes apaisantes : sons cristallins de verres musicaux (utilisation d'un "glass harmonica" ?), chants de cigales électroniques...

Bexar Bexar répartit onze titres sur 37 minutes, une durée suffisamment longue pour s'immerger dans ce disque qui pourrait aussi bien se classer en new age... Pour décrire la musique de Bexar Bexar, certains ont rappelé la définition que l'écrivain Nathalie Sarraute donnait de "tropisme" - un sentiment fugace et inexplicable. On proposera plutôt le concept d'ataraxie : la tranquillité de l'âme, l'absence de troubles.