An introduction to Bikini Machine

Bikini Machine

par Hélène Grégoire le 03/12/2003

Note: 8.0    

Boules à facettes, costards et Converses : c'est ce qui ressort de la Bikini Machine. Pourtant, "An introduction to Bikini Machine", le premier album qualifié d' "électro 60's super soul" de ces cinq Rennais, donnerait envie à n'importe quel pogotteur averti de danser le jerk en chemise hawaïenne. Preuve que les Beach Boys auraient pu être des punks et que les ordinateurs peuvent être indispensables au rock. Tambourin et samples peuvent faire très bon ménage.

Roland et les guitares énervées partagent l'avant-scène, samples et boîtes à rythme se bataillent au fond. Du rock garage à l'électro kitsch, Bikini Machine travaille des sons plus sixties que vintage - "faire du vieux avec du neuf" comme ils se plaisent à dire - on est loin des accords crades et des enregistrements sur huit pistes remixés sur ordinateurs pour sonner vieux. La qualité de la production - "faite maison" - n'a rien a envier aux studios californiens à quelques milliers de dollars la journée. Rien d'étonnant de la part de ces musiciens confirmés, ex-Skippies ou Magic Surfers qui évoluent déjà depuis quelques années dans le milieu de l'autoproduction.

Autour d'une formation très classique (guitares, basse, claviers, batterie, ordinateur) Bikini Machine a créé un univers plus proche des bandes originales de Tarantino que du rock underground. On imagine aisément un vieux juke-box rempli de trouvailles garage, soul ou funk des 50's, 60's ou 70's brailler continuellement au fond du studio. La décapotable garée devant, les jolies femmes dedans. Mais dans le film des Bikini Machine , le gangster devient un dandy kitsch, et le générique de fin, "Santa Claus", une ode électro au Père Noël. Compositions bien ficelées, riffs efficaces et mélodies énergiques font de titres comme "Who's gonna make it ?" et "Bongos and burgers" de véritables hymnes à la nostalgie. On en vient même à se demander l'utilité d'emprunter "Have love will travel" aux Sonics, tant le style peu conventionnel de ces cinq garçons convient à leur époque.