Master of reality

Black Sabbath

par Johnny Walker le 30/12/2004

Note: 10.0    
Morceaux qui Tuent
Tous


Attention, tout le monde à genoux. Prosternez vous. Tous. Sans exception. Surtout les petites frappes dans le fond, oui vous là, qui écoutez du néo-métal sur votre i-Pod.

Black Sabbath est au métal ce que Coppola est au cinéma, un maître. Ce que le pape est au christianisme, un guide. Ce que Le Pen est au fil à couper le beurre, un inventeur (arrêtez de rigoler, j’écris). Ce que les Stooges ou le MC5 sont au punk, des précurseurs. Ce que Robert Johnson est au blues du Delta, LA référence. Voilà pour la présentation. On pourrait continuer longtemps comme ça.

Il n’était à priori pas évident de succéder aux mélopées furieusement hardcore de "Paranoïd", tout du moins de rééditer la performance accomplie sur cet album, dont TOUS les titres ont été repris vingt ans plus tard par des groupes eux-mêmes références dans leurs catégories respectives, de Slayer à Pantera en passant par Faith No More. Il n’en reste pas moins que ce "Master of reality" est tout simplement ex-cel-lent.

Pour faire court, les riffs de Tony Lommi sont toujours aussi saignants, parfaitement mis en valeur par la frappe de Bill Ward, qui devait être bûcheron dans une autre vie. La structure est à mi-chemin entre l’alternance couplet-refrain + pont et l’enchaînement de riffs martelés à la SG Standard, permettant une flexibilité entre un certain côté rigide et une part d’improvisation, laquelle s’exprime essentiellement durant les solos. C’est de la musique qui sent la bière et les muscles. "Lord of this world, evil possessor, lord of this world, he’s your confessor now !".