Les anciens lecteurs
de Salut les Copains, et probablement eux seuls, se souviendront de
ce jeune Suédois venu aux débuts des années soixante tenter sa
chance en France, dans la chanson puis ensuite dans le cinéma.
Signé par Columbia,
il va intégrer la petite foule des chanteurs yéyés, mais sur son
aile crooner, un petit créneau représenté par Guy Mardel et
Romuald mais avec des moyens vocaux que ces deux-là ne possédaient
pas, ce qui aurait dû faire toute la différence mais ne l'empêcha
pas de rester dans une semi-pénombre.
C'est un style qui
pourtant lui va comme un gant, à la fois grâce à sa belle allure
de grand garçon scandinave bien élevé et à sa voix, proche de
celle d'un François Deguelt.
On oubliera ses tentatives plus yéyé
(pour forcer le succès) qui buttent devant une gaucherie un peu
bourgeoise cadrant mal avec la frivolité et l'insouciance requises
et on retiendra ses bluettes ou la version française du thème de
James Bond "Bons baisers de Russie" en 1963.
Marianne Melodie
rend justice à ce chanteur attachant, récemment décédé, qui
rêvait aussi de nouvelle vague mais qui, durant une quinzaine
d'années (jusqu'en 1979 et son retour en Suède) dut se contenter de
petits rôles (chez Robert Enrico, Anna Karina, Roger Pigaut,
Philippe Labro...) puis d'une longue liste de films érotiques.(Serge
Korber, Jess Franco, etc.).
BOB ASKLÖF Bons baisers de Russie (TV France 1963)