Weir here - The best of Bob Weir

Bob Weir

par Francois Branchon le 03/06/2004

Note: 7.0    

Aujourd'hui gardien du temple, Bob Weir est celui qui a décidé de garder le Grateful Dead debout, survivant à la mort de Jerry Garcia en 1995 et au crabe qui faillit avoir la peau de Phil Lesh en 2002. Plus Lanza del Vasto que jamais, barbe blanche et tronche de sage, Weir est égal à lui-même, peu soucieux d'apparence ou de posture, juste couplé à sa guitare, l'œil complice et l'énigmatique sourire extatique vissé. "Weir here" est en deux Cd un parcours de sa carrière, un "best of", mais la partie live (le second Cd) célèbre surtout le Dead, tant les deux sont indissociables, avec des extraits de concerts inédits.

Le Cd "studio" - l'œuvre de Weir sous son nom - consacre ses albums "Ace", "Kingfish", "Heaven help the fool" et "Evening moods"... Les morceaux sont connus et "Ace" - en 1972 et de loin le meilleur - se taille une part de choix avec cinq titres, dont l'extraordinaire "Cassidy". Si Weir a parfois le défaut de s'embarquer dans des scies au refrain sans fin frôlant le pénible ("One more saturday night"), elles sont heureusement toujours vite rattrapées par des morceaux lumineux ("Playing in the band").

Le Cd live est très intéressant, affichant six inédits parmi ses onze titres, dont un "Truckin" tout en finesse de 1971, "Estimated prophet" (un des rares "grands" morceaux du Dead des années 80) dans une version ondulante de onze minutes (en 1990 à Hamilton dans l'Ontario), une ombre au tableau ("Hell in a bucket" de 1989, bien pénible) et surprise, une reprise de "Masters of war" de Dylan avec Ratdog, groupe actuel de Weir, version percluse d'orgue Hammond, loin de l'originale dépouillée.