| | | par Olivier Santraine le 02/10/2001
| Morceaux qui Tuent The fight club song Overtime The seed The leaving of ayetch Siphoning
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| Ce disque est la troisième référence de Talitres Records, petit label-fouineur-distributeur de Bordeaux (chronique de Birdwatcher le mois prochain). Déniché depuis Bloomington dans l'Indiana sur le label Smokeylung, Brando gravite autour de Dereck Richey, multi instrumentiste et le seul résident de cette bourgade inconnue. Ce premier album qui sort après dix années de travail et de maturation est pourtant enregistré en lo-fi, sans producteur ni moyen. Voilà pour l'état civil, pour la musique, les explications s'avèrent plus difficiles, à moins d'accumuler les superlatifs, parce que Brando brouille les pistes. On pense à Galaxie 500, pour la voix légèrement rouillée de Richey, "When in Rome" évoque le David Bowie de "The man who sold the world" (psychédélisme ordonné) et "Death of a disco dancer" est une reprise incestueuse des Smiths mais toute analogie avec quiconque de connu s'arrête là. "The headless horseman is a preacher" (ce titre déjà !) est un disque immense (le mot est lâché) aux contours flous. Il détient des pop songs magnifiques, comme peuvent en posséder Yo La Tengo, Sebadoh ou Luna. Mais quand ces derniers produisent un joyau par album, au milieu de vacarme et de masturbation électrique, Brando débarque avec toute la bijouterie. Vingt chansons (dont trois spécialement pour nous veinards d'européens) éclectiques et pleines d'unité à la fois, à écouter en boucle sans peur d'indigestion. Puisqu'il faut sortir des titres du lot, parlons de "The leaving of ayetch" et son esprit disco mélancolique du pauvre, "The seed" pour son ambiance de rouille sur une clôture en bois (difficile de qualifier cela d'urbain ou de champêtre) ou "The fight club song" (sa voix rayée, sa musique simple et attachante)... On accroche à la première écoute, la dixième est du grand plaisir, la cinquantième reste encore mémorable ! |
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