Lapalco

Brendan Benson

par David Lopez le 30/12/2002

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Folk singer


One Mississippi, passé quasiment inaperçu en 1996, promettait une rapide ascension à son auteur, et nous étions quelques-uns à parier sur ce fougueux américain, digne compagnon de route du non moins talentueux Jason Falkner. Las, Brendan Benson s'était frotté un peu tôt à la grosse industrie du disque, Virgin en l'occurrence, et y a laissé des plumes : une tournée interrompue et le rêve d'adolescent se brise un peu vite. Le trou noir qui suivra confirme ce que l'on savait déjà : en matière de divertissements en tous genres, ce ne sont pas forcément les meilleurs qui tiennent le haut de l'affiche. Revenu sur un label plus modeste et rassurant (Star Time), Brendan Benson donne à "One Mississippi" un petit frère qu'on n'attendait plus vraiment, effet de surprise en moins. "Lapalco" est un disque bien proche du précédent, tout simplement très pop et très rock, vaguement autobiographique. Ce don pour trousser la ritournelle, qu'il partage encore à quatre reprises avec Jason Falkner, y est toujours aussi flagrant. Récemment encensé par Jack "White Stripes", autre accompagnateur de luxe à l'occasion, "le meilleur songwriter qu'[il ait] entendu depuis longtemps", joue une musique pour teenagers américains presque idéale, énergique, rebelle et intelligente (mais pas trop), bien loin des guimauves r'n'b ou du street-trash sponsorisé par MTV. Néanmoins, si Brendan Benson ne mérite pas l'anonymat, "Lapalco", bel album sans éclat particulier, manque peut-être encore d'une pointe de charisme pour l'en préserver.