Breakfast in New Orleans...

Bruce Cockburn

par Francois Branchon le 23/09/1999

Note: 10.0    
Morceaux qui Tuent
Members of eden
Let the bad air out
Look how far


Plutôt gêné à ses débuts (vingt-cinq albums plus tôt !) par des comparaisons de "nouveau Dylan", le canadien auteur-compositeur-guitariste Bruce Cockburn, comme un Jesse Winchester ou un Loudon Wainwright III s'est contenté de construire son petit monde et d'adhérer à la confrérie des songwriters, se fabricant en conséquence un réseau de fans fidèles. Quant à sa musique, qu'il est maintenant possible de découvrir grâce à une distribution française digne de ce nom, c'est un folk-rock plutôt raffiné qui intègre depuis longtemps les influences des autres mondes, évoluant parfois vers des chansons pop à la Jackson Browne ("Last night of the world", le magnifique "Members of eden") ou carrément classiques (reprise alanguie de "Blueberry hill" de Fats Domino où il s'offre le luxe d'un solo électrique de toute beauté). Mais c'est lorsqu'il donne à ses chansons des intonations moroses ou désabusées, et malgré le phrasé chanté parlé qui peut lasser, que Bruce Cockburn laisse la meilleure impression : sur "Mango" par exemple, le lancinant "Use me while you can" (et sa belle réverb de guitare), le presque morbide instrumental "Deep lake", le métronomique "Look how far" (qui rappelle Calexico) ou encore "Let the bad air out", une sordide histoire entre une pute et un juge, aux intonations à la Tom Waits.