Wish (avec David Linx, Ken Norris, Jan Stümke et Wallace)

Bruno Vouillon - Wish

par Hugo Catherine le 25/11/2005

Note: 3.0    

L'art de ne pas se livrer donc l'art d'ennuyer. Les morceaux de "Wish" ne parviennent jamais à témoigner d'une quelconque virtuosité musicale ou à infléchir la moindre accroche émotionnelle. Il faut en effet vite se rendre à cette évidence puisque chaque nouvelle piste n'est que piètre contribution à un ensemble sans grand intérêt. Peut-être pis encore, les créateurs de Wish ne semblent jamais se donner les moyens d'éveiller en nous un brin de curiosité. Pourtant, ils tentent le tout pour le tout, tant l'album accumule les styles, éclectisme, éventuellement bien pensant, oblige. Mais chaque style retenu est ici, d'une part, une fade copie de ce qui s'est déjà fait d'audible en la matière, et, d'autre part, un ajout inutile à un
ensemble multi-styles sans profondeur.

Ainsi, "Rain down on you" nous fait croire à un album électro apaisant, apaisant peut-être, mais jamais passionnant. "Lunch at midnight" privilégie l'électro-jazz : du Saint Germain réchauffé, en voulez-vous ? En voilà donc. L'électro-pop de "Freedom now" est bien commune, les mélodies sont pauvres, un air de déjà-vu pas bien transcendant. "Cercles" mise sur des accents plus techno, voire acid-house, mais ne prend jamais aux tripes. L'électro-soul agaçante de "Holly rolling" ne mérite pas le détour. Pour ce qui est de l'électro-world de "Whispers", parlons plutôt de pouvoir d'évocation inexistant et de fausse virtuosité ronflante. "Another brick in the wall" est insupportable de poussière et d'ennui, version électro-rock d'un tube passé de Pink Floyd. Comble de l'électro de bas étages, "How can you turn" ressemble à la bande-son d'une publicité pour voiture, genre Kangoo. Pour les plus téméraires, "I’ve come a long way", "Nine" et "Apprendre" prennent la suite mais rien ne s'y passe vraiment. Et la piste cachée n'y changera rien.

Trop posé, trop plat, trop prévisible, cet album, pourtant empli de chaudes voix pleines de technicité, en l'occurrence surtout celle de David Linx, est très conformiste et parfois énervant.