| | | par Francois Branchon le 27/01/2001
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| Bryan Ferry a effectué en juin dernier une courte tournée des capitales européennes (les capitales, forcéments) pour promouvoir son dernier album de reprises jazz croonantes. Elle passait par le Grand Rex de Paris, où 2600 Français privilégiés purent assister à la chose : une mise en scène ultra-élégante, ambiance grand escalier d'opéra, noeuds pap noirs sur chemises blanches de rigueur.
Ferry, de plus en plus négligé chic, se "Dick Bogardise" irrésistiblement. La mise en scène, le visage émacié, l'allure de dandy fatigué, l'économie gestuelle, la force du regard, l'âge qui avance... tout rappelle sur la scène du Rex l'atmosphère feutrée et compassée mais intérieurement si sensuelle du "Mort à Venise" de Visconti, un quatuor à cordes de fraiches jeunes filles jouant les Tadzio de circonstance. Bien entendu Ferry va aussi chanter quelques chansons-clés de son répertoire, "Avalon", "Love is the drug"..., créations pour lesquelles il mérite à jamais le respect.
La première partie du concert est assez figée, chacun à sa place, attentif à ne pas faire de pli sur son smoking. Avec "Avalon", sonne le moment du "répertoire", malheureusement un peu court. Le décor semble soudain vivre, une jeune fille sortie des marches de l'opéra Garnier un soir de gala, se déplace vers les congas et se mue en honnête latino rockeuse : plaisant. Et Ferry se souvient qu'il fut le chanteur d'un sacré groupe de rock, "Jealous guy", "Let's stick together", "Love is the drug" (on aurait aimé "Virginia plain", "Do the strand", "Mother of pearl" ou "Sentimental fool"! ), et même si côté voix, il se "Gainsbourise" gravement (la voix n'a plus guère de profondeur, accuse le cendrier et ne tient plus guère les notes), le charme est plus qu'évident. |
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