| | | par Fer Fre le 30/04/2003
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| Le sept, chiffre premier, lourdement connoté de sens, reste au niveau humain un cap. Un couple qui passe la barre des sept années de vie commune prolonge généralement le forfait de sa longue croisière. Lorsquun groupe, qui nest quun couple élargi ayant dautres motivations, sort son septième disque, avancer quil en est aux stades des remises en question nest pas déplacé. "Taranto" est le septième album du plus fameux groupe de punk-rock français, Burning Heads. Demblée, il dégage un parfum différent des autres. Sonorité âpre du metal, tempos moins frénétiques, assaut des mélodies poignantes, colère, désespoir, regrets, noirceur prennent ici le pas sur la jovialité. Dinspiration plus large, il témoigne que le changement survenu dans leffectif (départ du guitariste et du manager), les conséquences de celui-ci (recrutement de lancien chanteur de Hoax, autogestion du groupe), le fruit de lexpérience (une vie sur la route, la fin des ambitions mondiales avec le frustrant et infructueux épisode Epitaph, plus gros label de punk-rock, la collaboration intense avec le label Yelen, la salve de critiques survenus après leur inattendu et très réussi disque reggae, "Opposite", une ouverture musicale sans limite, un engagement politique jamais démenti et cette sensation de parfois combattre en vain), tout cela se catalyse dans "Taranto". La différence dapproche pourra peut-être égarer certains. Ce fut mon cas. Pourtant, à force découte, déplorer la fraîcheur, la spontanéité, la fureur des disques antérieurs a laissé place à une satisfaction inédite, celle de découvrir des compositions travaillées, surprenantes, infaillibles, inaltérables, mémorables. Burning Heads évolue, dans le bon sens du terme. Un fait assez rare pour être signalé. |
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