Small songs with big hearts (Rainbow 1979) / Beating hearts (Manchester 1978)

Buzzcocks

par Vincent Théval le 10/04/2002

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
I don't mind
Ever fallen in love (with someone you shouldnt've)
Harmony in my head
I believe
Love you more


De la pertinence de son titre à un tracklisting judicieux en diable, "Small songs with big hearts" est une merveille tout à fait indispensable au néophyte comme au fan. Le premier découvrira le meilleur groupe enfanté par l'Angleterre des années 70, ses chansons d'amour jouées à cent à l'heure qui ont inspiré tout ce que le Royaume-Uni compte de guitares depuis vingt ans. L'incandescence et l'énergie du punk sont ici au service de chansons merveilleuses, qui oscillent entre ironie, provocation et mélancolie tenace. Quant au fan, surtout s'il était à peine né au moment des faits, il aura une idée claire de ce qu'étaient les Buzzcocks sur scène : un grand groupe, dont chacune des qualités explose à la face du public. Ainsi toutes les facettes du combo mancunien sont ici brillamment exposées. Face pop : les bombinettes "I don't mind", "Ever fallen in love (with someone you shouldnt've)", "You say you don't love me" sont plus fluides et élancées que sur disque, Pete Shelley y chante mieux que jamais. Face punk : il faut entendre le groupe éructer violemment une version abrasive de "Autonomy", mélange de précision tranchante et de morgue. Face cachée : ce concert est enregistré en 1979, alors que le groupe a entamé un virage important avec son troisième album, "A different kind of tension", sorti en 1978. L'ambiance y est plus sombre, les compositions plus longues, la production plus ambitieuse. Beaucoup de titres ici en sont extraits : "Money" et "I believe" sont particulièrement glaçants, chargés en amertume et en drogue. Trois faces et aucun revers à cette médaille, témoignage vibrant d'un des meilleurs groupes du monde, inventeur du punk, de la new wave, de Joy Division, des Smiths et des Pixies. Je sais, c'est énorme.