The boogie house tapes

Canned Heat

par Francois Branchon le 30/08/2000

Note: 5.0    

Qui pourrait compter les éditions, rééditions, concerts grappillés ici ou là de Canned Heat, porte-flambeau américain parallèle des groupes anglais du blues boom des sixties. Canned Heat s'est d'emblée construit une légende en 1968 avec deux petits chef d'oeuvres, "On the road again" (genre de morceau impossible à chasser de la tête une fois entré !) et l'imposture "Going up the country", jouée en ouverture du festival de Woodstock, prétendue composition originale d'Alan Wilson mais intégralement pompée, gimmicks de flûte traversière compris, sur "Bull-doze blues" de Henry Thomas, un vieux bluesman noir des années trente jamais crédité (vous avez le bonjour des héritiers). Canned Heat n'avait pas loin s'en faut l'agilité, la créativité et le génie (parfois) des Fleetwood Mac, John Mayall, Chicken Shack ou autre Cream européens, pas plus que la classe de ses compatriotes Blues Project ou Butterfield Blues Band. Non, les cinq américains, encyclopédistes du blues (l'imposant chanteur Bob Hite revendique 80.000 disques à la maison !) se contentaient d'un bon gros boogie des familles, genre musical improbable et basique, permettant des séquences interminables quasiment sans rien faire (les 45 minutes de "Refried boogie" !). Ces bandes live couvrent des périodes différentes, celle bénie des débuts (1967-1970) encore emmenée par Alan Wilson, guitariste à la voix si étrange, douce et haut perchée de "On the road again" et celle plus conventionnelle (de 1971 à 1976) où oeuvre son remplaçant bien classique Fito De La Parra. Aux côtés de titres surjoués et connus par coeur, quelques petites surprises comme cette "Cherokee dance" ébouriffée, où le boogie mue irrésistiblement vers le swamp aux tripes chaleureuses d'un Creedence Clearwater Revival.