Propose toast

Cats and Jammers

par Chtif le 02/02/2006

Note: 2.0    

Il y a des règles élémentaires pour cartonner sur les "college radios" américaines que les Cats and Jammers de Chicago suivent à la lettre depuis 1997. Primo, pondre des chansons funs,courtes, et jouer simple en espérant que les groupes locaux reprendront vos trois accords dans les fêtes étudiantes. Assaisonner le tout de textes limite débilitants pour que le public puisse beugler ses "na na na" même bourré. Le contrat est rempli à ce niveau-là. Le groupe aborde des sujets aussi essentiels que le réveil surprise de lendemain de cuite, un pote à ses côtés sous la couette ("Not gay"), et les morceaux de "Propose toast", calibrés en 3'30 maxi, oscillent entre Buzzcocks et punk suédois. La consistance et la folie en moins, ce qui limite grandement l'intérêt de la chose.

Secundo, fondre une touche retro dans sa bouillie sonore, histoire de se la jouer cool et éclairé. Les Cats and Jammers optent donc sans surprise pour une attitude vaguement hippie, et ricanent en citant les Stones ("Get your ya-ya's out"). Le trio prie sans nul doute pour le retour de l'amour libre (une gonzesse c'est pas assez, clame "Polygamy"), mais ne peut dissimuler un tempérament de looser résigné. Le chanteur ne se fait d'ailleurs aucune illusion sur le succès de son entreprise ("Rejection"). Rassurons-nous, le garçon réussit tout de même à ne pas se faire éconduire par un mannequin de vitrine qui lui a tapé dans l'oeil ("Mannequin"). Belle victoire.

Tertio, mixer la basse bien en avant, histoire de faire suinter les tablettes et remuer les bimbos au prochain spring break. On touche là au point le plus pénible du disque (faisons fi de la platitude de la batterie et du chant) : flasque et aussi groovy qu'un Flanby sous Lexomil, la quatre-cordes jacasse sans cesse comme la pimbèche du campus que plus personne n'écoute.

Le doigt sur la petite couture, les Cats and Jammers respectent les consignes pour un résultat résolument quelconque (il s'agit pourtant d'une compilation), ce qui ne les empêche pas de condamner les Lemmings qui s'enfoncent dans la banalité de la masse en suivant connement le mouvement ("Follower"). Comprenne qui pourra.