La bossa nova célèbre grosso modo son demi-siècle et voilà
qu'on remet en cause sa paternité, attribuée depuis toujours à
Joao Gilberto, Vinicius de Moraes et Antonio Carlos Jobim. Paraitrait
qu'un certain Henri Salvador, jazzman français des années
cinquante, aurait été le premier avec "Dans mon île" en
1958, à créer une bossa, en freinant des quatre fers une samba...
On le savait crooner hors-pair et guitariste subtil - dons
allègrement massacrés au nom du pognon pendant des décennies -
mais si mondialement influent, mazette... Celine Rudolph est allemande, plutôt classée chanteuse de jazz,
solide et classieuse mais sans surprise, et passionnée de bossa.
Elle rend ici hommage à Salvador en reprenant sobrement (piano,
guitare acoustique, cordes et percus discrètes), sur un mode
ouvertement brésilien, son répertoire, des anciens "Syracuse"
(LA chanson-type de crooner française) et... "Dans mon île"
aux derniers "Chambre avec vue" et "Jardin d'hiver".