BOF Masculin Féminin (Jean-Luc Godard) (Collection des Ep sixties français)

Chantal Goya

par Francois Branchon le 31/01/2004

Note: 5.0    

Chantal Goya ou une histoire de famille. 1965, un certain Jean-Jacques Debout gravite dans l'entourage de Johnny Hallyday, signant quelques petits tubes pour l'idôle (les chansons du film "D'où viens-tu Johnny"). Une notoriété suffisante à l'époque pour caser n'importe quel poulain auprès de maisons de disques à l'affût du premier ado chanteur(se).

Pour Chantal Goya la copine de Debout, ce sera la maison RCA, ravie de récupérer une sous-France Gall pour contrer la vraie de l'écurie d'en face Philips. Durant sa première vie (la métamorphose/réincarnation en Bécassine interviendra au milieu des années 70), Goya va réciter les chansonnettes écrites sur mesure pour elles et à la chaine par son mari JJ.

Godard la fait tourner en 1966 dans "Masculin-féminin", et utilise pour la BO de son film six titres tirés des Ep parus cette année-là. Parfaitement calibrée "yé yé", Goya vise à l'évidence le public de Gall, mais ne dispose pas des mêmes atouts. Si les arrangements sont corrects (orchestre du guitariste Mickey Baker), la voix, souvent fausse ("D'abord dis-moi ton nom", "Tu m'as trop menti"), n'évite l'épouvantable que dopée par la réverb et surtout les chansons sont quelconques, Debout n'arrivant pas à la cheville d'un Gainsbourg ou des frères Gall. "Comment le revoir" se détache du lot, gentiment mélodique et entraînante, "Laisse-moi" et "Si tu gagnes au flipper" (les plus clones de France Gall) sont à la rigueur écoutables.