LSD who said that

Chips for Poor

par Jérôme Florio le 05/07/2005

Note: 8.0    

L'Angleterre... l'heure du thé, une banlieue ouvrière avec ses maisons en brique rouge et leur jardin tout propret... des hordes de morts-vivants et d'épouvantails déambulent dans les rues... STOP ! Quelque chose ne va pas ! C'est Chips for the Poor (un seul homme dont on peine à connaître le vrai nom), animé de visions macabres, qui mime des pas de danse débiles sur les trottoirs, en crachant son ennui et son nihilisme comme les Stooges dans "1969". LSD ? Plus moyen de voir Lucy avec des diamants dans le ciel, à peine un parking gris et ennuyeux qui donne envie de casser l'autoradio en mille morceaux ("Across the car park").

Le psyché-punk bout de ficelle de Chips for the Poor fait penser au Beta Band, ou à un Badly Drawn Boy dans un très très mauvais trip : rythmique chuintante qui pousse au Suicide, chant décérébré et rageur à la Mark E. Smith (The Fall) ou Jello Biafra (Dead Kennedys). Abrutissement complet du langage, en martelant jusqu'à la perte de sens une même phrase ("I am warm in my coat"), à l'aide d'un pauvre tuba ("LSD, who said that ?") ou d'une guitare jouée punk ("The transmitter that grew and grew", "I am warm in my coat"). Et comme souvent chez les anglais, une autodérision permanente qui permet de relativiser ces dix minutes de jeu de massacre complètement cramé.
Plus Dada que LSD, en somme.

ndlr : sur le lien "Encore plus d'infos", une vidéo de Chips for the Poor