Leave the light on

Chris Smither

par Francois Branchon le 13/06/2007

Note: 9.0    

"Leave the light on" téléporte dès son intro "Open up" dans l'atmosphère où l'on avait laissé Chris Smither, des effluves de blues acoustique, privilégiant l'instrument, une guitare aux pickings très proches de ceux de son pote Jorma Kaukonen, et on redoute même un mimétisme trop grand, tant le morceau cousine le "Highway song" de l'album "Burgers" de Hot Tuna... Fort heureusement, la suite va prouver qu'il n'en est rien, le sublime "Leave the light on", le morceau titre qui suit, précisant les choses.

Chris Smither arpente des chemins usés jusqu'à la roche, un country blues aux codes immuables, où le génie ne peut se jouer qu'aux marges, sur le "subjectif", le "ressenti", sur un détail émotionnel qui fait mouche, qui va transformer un album attendu comme convenu en compagnon indispensable. On le savait grand instrumentiste et chanteur très "laid back", facile installateur d'ambiances, Smither a depuis pris de la bouteille. Et sa voix, qu'on dirait parfois de vieillard, impose une couleur, un nouveau type de country blues, quelque part entre Kaukonen (et sa modernité blues) et la rusticité-émotion à fleur de peau d'un Johnny Cash.
Alors, on ne regarde même plus la piste où scintillent les bijoux tombés des chariots ("Seems so real", "Blues in the bottle", "Visions of Johanna"...), on s'en fout, on sait qu'on va écouter "Leave the light on'" souvent...