| | | par Sophie Chambon le 29/03/2004
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| Le jazz français actuel dispose d'un vivier impressionnant d'instrumentistes et de compositeurs sans reproche. Il faut aller vers l'est, cette fois, à Strasbourg précisément, pour rencontrer cette relève.
Christophe Imbs invite à traverser l'arrière-pays de ses compositions, pièces lyriques, déroutantes que son trio prend le temps d'installer avec sensibilité. La contrebasse élégante et austère de Gérard Muller, le jeu de batterie précis, nuancé et très engagé de Francesco Rees (que l'on a découvert dans le groupe strasbourgeois Virage) répondent aux élans tout autant qu'aux mélancolies du piano, en font résonner le chant intérieur. Mélodique sans excès de romance, suffisamment obsessionnelle sans devenir obsédante, la musique finit par s'imposer dans ce voyage intime, auquel nous sommes conviés, plutôt tourné vers les autres ("Stenson song", "La patte à Morelli"). Avec une fougue contrôlée, un sens rythmique indéniable, on s'adapte à cette progression fluide, naturelle, à ce discours renouvelé par une juste circularité des échanges. Et l'on chemine dans des domaines à la fois lointains et familiers, entre méditation, rêve éveillé et climats plus percussifs.
Un premier enregistrement saisissant qui révèle un jazz écrit, transparent, frémissant dans sa recherche de poésie.
En écoute sur le site distributeur (Jazzvalley.com)
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