Ecstatic volutions in a neon haze

Christopher Adler

par Hugo Catherine le 27/12/2008

Note: 9.0    

Cinq oeuvres contemporaines nous sont présentées successivement : cinq temps donnant à entendre comme Christopher Adler est un compositeur de flux. Ses flux produisent tantôt un effet d'énergie haletante tantôt une impression de quasi-essoufflement. Chaque instrument se fond dans un flux / flot continu. Dans "Iris", la guitare et la flûte tournoient autour de légers décalages rythmés, la marimba s'ébroue dans une courses effrénée mais maîtrisée. Dans "Signals intelligence", le martèlement percussif, avec forces croches, doubles-croches, triolets, est extrêmement répétitif et crée une continuité expérimentale et obsessionnelle. Dans "I want to believe", piano et saxophone soprano tournent en rond autour d'un exercice de déstructuration jazzistique. Pointillistes et coloristes, les musiciens procèdent par petites tâches alimentant le flux d'ensemble. Ils créent le plein par la répétition et la continuité, apposant sur notre silence des sonorités souvent claires et cristallines. Les morceaux évoluent par respiration et non par démarcation. Comme dans la musique classique, les nuances sont autant de variations agissant comme des points de repère.
 
Christopher Adler associe avec brio formalisme métrique et volupté des sonorités. Ceci est particulièrement décisif dans "Ecstatic volutions in a neon haze", où le phrasé immensément doux du hautbois s'inscrit dans une structure rythmique millimétrée. Nous nous délectons d'un chaud-froid extatique, inventif mais studieux. L'équilibre permanent entre ordre et saveur agit comme un élixir zenifiant. Le saute-mouton binaire / ternaire ne perturbe en rien la délicatesse des compositions et leur exécution. L'album en impose et ressemble souvent déjà à un classique.