All my friends died in a plane crash

Cocoon

par Jérôme Florio le 28/10/2007

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Tell me
On my way
Cliffhanger


Depuis deux ans Cocoon construit sa place au soleil : cette année 2007 les a vus sélectionnés pour l'opération "Attention Talent Scène" du Printemps de Bourges, et remporter le concours CQFD organisé par les Inrockuptibles (appréciable retour de balancier après les fades Rock'n Roll de l'an passé). Mark Daumail et Morgane Imbeaud se trouvent de plus en plus aspirés dans le circuit musical, obligés de partager leur musique avec le plus grand nombre.

"All my friends died in a plane crash" n'est pas exactement conçu pour broyer vos oreilles. La musique de Cocoon doit beaucoup au folk américain, du "Chelsea girl" de Nico à Elliott Smith : mais un folk d'aujourd'hui, qui aurait déserté les grands espaces pour se réfugier dans la chambrette de jeunes Clermontois sensibles. Un cadeau du ciel quand on a vue sur les usines Michelin, et que l'on s'ennuie. Mark écrit les chansons, ensuite rejoint par Morgane pour enjoliver les compositions : une volonté délibérée de casser leur côté brut pour les rendre les plus belles possibles. Cette recherche de joliesse, qui pour beaucoup est un frein (voir les suédois d'Amandine par exemple), se transforme ici en qualité : le duo parvient à ses fins régulièrement, en arrangeant des cordes alertes (violons, violoncelle), en utilisant d'aimables instruments comme le banjo, le glockenspiel, ou l'ukulélé. La réussite est égale dans le format pop léger et accrocheur ("On my way", "Owls"), ou dans le ton grave et les harmonies vocales de "Tell me".

Les arpèges de "Cliffhanger" et "Microwave", soulignés par les cordes, évoquent Nick Drake : de Tanworth-in-Arden à Clermont-Ferrand, "River man" aura fait des ravages… Ce sentiment d'avoir affaire à des jeunes gens proches de nous, transpercés par les mêmes disques précieux, rend Cocoon attachant. Pas de quoi bouleverser nos certitudes, mais peut-être, pour certains, bouleverser tout court.