Constant shallowness leads to evil

Coil

par Martin Dekeyser le 22/06/2001

Note: 7.0    

Le magicien John Balance (voix et percussions, ex-Psychic TV) cherchait une mère porteuse pour accoucher musicalement de ses délires sombres et prophétiques. C'est sur Peter Christopherson (synthés et programmation, ex-Throbbing Gristle et Psychic TV) qu'il jette son dévolu pour accoucher de cet enfant salissant nommé Coil. Suite à leur déménagement il y a 3 ans dans un lieu plus calme que la mégapole londonienne, le couple s'est délivré de cet égocentrisme qui les caractérisait et qui l'a élevé au rang de groupe culte et malheureusement profondément méconnu. Ils ont donc décidé de mettre de côté leur culte du soleil noir (illustré notamment dans le Ep "How to destroy angels" et l'album "Horse rotorvator") pour faire place à des atmosphères plus calmes qu'ils qualifient de lunaires (écouter à ce sujet les deux volumes des "Musick to play in the dark"). Ils acceptent enfin les interviews et ont même gratifié certains privilégiés de prestations "live" dans lesquelles l'aura magique de John Balance s'exprime pleinement dans un set que l'on pourrait qualifier de rituel. Résumées sommairement à de la musique industrielle, les compositions de Coil sont avant tout initiatiques, voies d'entrées vers l'univers cérébralement dérangé de leur gourou. "Constant shallowness leads to evil" sonne le retour de Coil à des textures plus métalliques ponctuées des déclamations inspirées de John Balance. Tout comme la lumière lunaire règne sur le relief urbain une fois le culte du soleil éteint, la musique bruitiste de Coil imprègne le globe auriculaire d'une aura mystique qui lui est propre. Réactualisant le mythe prométhéen, ils nous éblouissent par leur cinéma sonore et il sera bien difficile désormais de refermer les yeux et d'oublier.