New grids

Coming Soon

par Jérôme Florio le 25/02/2008

Note: 7.0    

Coming Soon a tout du "boys band" indie-folk idéal. Les membres du groupe ont entre 14 et 25 ans : de l'ado réservé au jeune homme plus mûr, de quoi capter un public large. Les gamines craqueront par exemple pour le benjamin et batteur Leo Bear Creek (oui, ils ont tous des pseudos - Carolina Van Pelt, Billy Jet Pilot, Howard Hugues… une prédestination pour les engins volants ?). Mais lui, du haut de ses 14 balais, joue déjà avec des amis américains (Kimya Dawson) et voit une de ses chansons, "Vampire", au générique d'un film indé Us à succès ("Juno"). Une véritable crucifixion pour ceux qui haïssent les jeunes : il n'y a rien à faire, Coming Soon est plus cool que vous.

Coming Soon est à son échelle une sorte de "supergroupe" réunissant des membres qui jouent dans d'autres formations, en solo et souvent entre eux : de quoi créer à eux seuls une scène annécienne (vous n'avez qu'à deviner la ville !). Tout ce petit monde possède sa page myspace et amène ses compositions, partagées ensuite par le reste de la bande. On fera bien attention à ne pas écraser Coming Soon sous les références : elles sont inévitables, mais le groupe les réécrit avec franchise et légèreté. Avec sa voix grave, le chanteur Howard Hugues sonne sur "Memento mori" comme un Leonard Cohen qui compte ses premiers poils (de barbe). Il fait un peu son Nick Cave – cet air du type qui a peur que le Jugement Dernier lui tombe dessus - avec "The escort", "Howard mood" ou le moins convaincant "Wolves in the city". C'est Kevin Ayers, ou plus probablement les Moldy Peaches (de Adam Green et Kimya Dawson), que l'on entend sur "Home from the blues".

La folk-pop de Coming Soon doit beaucoup aux grands frères Herman Düne ("Private tortures"). Elle s'habille débraillé, mais avec cette petite touche adolescente qui y met trop de soin pour se rendre à une soirée. "Jack Nicholson style" est plus poppy, genre de comptine chantée à deux voix. A la limite de partir en vrille, Coming Soon est irrésistible : la palme à "Big boy" avec son riff tout simple et le chant qui s'essaie à tenir la route d'un débit bien rapide, avec un accent d'anglais de lycée.

C'est un peu curieux, pour de si jeunes gens, de finir sur un "What you've left behind" alors que l'avenir tend les bras. Pour l'instant, le son de Coming Soon manque d'amplitude et de relief. "New grids" est faussement uniforme, comme le visage d'un ado en pleine mue : mais on devine déjà la gueule qu'il aura en grandissant, et elle nous plaît bien.



NB : en lien "plus d'infos" ci-contre, "Big boy" live (Aah le coup du gars qui remonte le micro à fond à la fin de la chanson !)