3 jours en vrac, 2 discs en live

Compilation

par Fer Fre le 11/10/2002

Note: 8.0    

Sommières, 3 jours d'arrêt. La ville, célèbre pour les débordements agressifs de la rivière voisine fut le cadre en 2001 d'un festival pas piqué des hannetons où la musique emplit la ville par les mêmes moyens et dans de similaires proportions. Je le sais, j'y étais. Organisé par les Skalopards Anonymes, la composition de l'affiche a été laissée aux bons soins du grand Jacques Vabre. L'intrépide monsieur, qui travaillait auparavant à la télé, entre les films, reste un fin limier. Un type capable de rire au nez du chef du village en léchant les grains de cafés moisis que l'autre comptait lui refourguer puis de filer droit vers la hutte en contrebas, là-bas, où il sait se tenir les meilleurs arômes. C'est ceux-là que je veux, Toto, clamait-il en faisant déjà charger la marchandise. Engagé donc par les Skalopards Anonymes, entrepreneurs destroy plutôt efficaces, le bourru Jacques Vabre a appliqué à un public de buveurs de bière sa méthode pour la constitution du bon café, fort, riche en goût, à savoir un savant mélange constitué du moelleux robusta, le ska roots, et du tonique arabica, le punk hardcore. Le résultat de son génie s'écoute présentement sur un double Cd, compilation mixée de main de maître rendant bien compte des prestations fumantes que Sommières connut ces soirs-là. Le grand Jacques Vabre a fait honneur à sa réputation, en réunissant sur scène la fine fleur des agitateurs, depuis les gaillards Kamizol en passant par les riant Goulamas'K ou les anciens Rude Boy System. 12 groupes au total, de la bonne humeur par cafetière pleine et une envie de bouger comme sous perfusion de caféine. Le rédacteur de cette note aura le souci de vous conseiller d'écouter en priorité les efforts de trois groupes. Le premier se nomme Tagada Jones. Il est célèbre en Europe de par la très haute (mais vraiment très haute) qualité de son punk hardcore, imaginatif, violent, inspiré, clamé de surcroît par cette voix folle. Le second a pour nom Quatre Degré Sept. Nom balourd certes, mais n'occultant nullement le génie des gaillards à composer, entre punk, rock, et n'importe quoi, une musique intemporelle et brillante. Le dernier s'est baptisé Punish Yourself. Les concerts qu'il donne sont de vrais événements et la musique qu'il joue un parfait croisement entre punk, metal et techno hardcore, fusion édifiante de tant de débauche, aboutissement magnifié de l'extrême. Oui, cette compilation est bonne. Gloire à toi, grand Jacques Vabre !