Au temps de la ségrégation et de l'esclavage le blues fut pour les noirs américains un des moyens d'expression à langage codé - sous couvert de musique - permettant revendications politiques comme déclarations sexuelles. Qui n'a jamais entendu le célèbre "I've got my mojo working" de Preston Foster popularisé par Muddy Waters...
Il y a donc l'embarras du choix pour compiler une sélection sur ce thème.
Le label américain Albatros propose "Erotic blues", présentée comme une exploration ethno-musicologique. Une suite de titres anciens (grosso modo les années trente et quarante) avec quelques connaissances - Bo Carter, Lonnie Johnson, Tampa Red, Mississippi John Hurt (l'excellent "Candy man blues"), Sonny Boy Williamson (indispensable "Susie Q" de 1938 dont Creedence Clearwater Revival fit de sa reprise son premier single en 1967), Blind Boy Fuller, Big Bill Broonzy, Blind Lemon Jefferson...
Quelques raretés parsèment le disque, Washboard Sam, Lucille Bogan, Ruby Glaze ou Walter Davis, qui avec "Think you need a shot" conclue l'affaire de manière logique.
