| | | par Francois Branchon le 06/10/2005
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| Railroad rhythm - Duke Ellington, Peggy Lee, Glenn Miller, Count Basie, Louis Armstrong, Louis jordan, Nat King Cole, Louis Jordan, Sister Rosetta Tharpe, Jimmie Rodgers
On connaît le mythe du train dans l'histoire américaine blanche - les hobos des années quarante et cinquante, les histoires de construction de lignes et les chantiers gigantesques - et les morts par dizaines - qui allaient avec, grâce à leur transcriptions en musique, Woody Guthrie et Pete Seeger, entre autres, ayant largement chanté tout ça, souvent comme des témoignages. On connaît moins ici le mythe vu du côté noir, le train comme symbole de fuite et d'évasion, et notamment cet "Underground Railroad", système d'évasion mis au point au 19ème siècle par des abolitionnistes du Nord et quelques progressistes du Sud, filière qui aida à fuir des milliers d'hommes vers des régions plus clémentes. Avec son cortège évident de passeurs, de combines, de cachettes, de coups tordus et de héros. Mais bien sûr, le train fut aussi celui de hobos noirs, les musiciens de blues en errance, abonnés comme Jimmie Rodgers aux petits boulots sur le gros nœud ferroviaire de la Nouvelle-Orleans ("Train whistle blues" et son poignant "when a man gets the blues, he grabs a train and rides"). Et le train fascina aussi les jazzmen par sa rythmique circulaire et obsessionnelle, la machine à tempo, la mécanique huilée, qui inexorablement s'emballe...
Cette compilation Cristal dresse un petit panorama, des gospels-histoires de liberté (Peggy Lee "Freedom train", Sister Rosetta Tharpe "This train", Marie Knight "Gospel train"...), aux hobos, aux boogies et aux big bands de l'ère swing.
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