Zanzibar - Soul & rhythm - De l'âme à la danse

Compilation

par Fabian Faltin le 01/02/2004

Note: 9.0    

On veut bien considérer que les musiques soient "du Monde", mais à condition que l'atmosphère y soit. Or, souvent ce n'est pas le cas. Quand les Japonais sont trop abstraits, les Africains manquent un peu de rigueur, la gaieté brésilienne paraît suspecte, comme la mélancolie russe. À leur tour, les Norvégiens profitant de l'échec nous proposent un ascétisme cérébral, dont les effets secondaires ne se font pas attendre : les Japonais font une crise de jalousie, les Brésiliens reviennent à la charge, assénant de nouveau que c'est d'âme dont nous manquons, et qu'ils sont prêts à nous en vendre pour rien...

C'est donc avec la plus grande plus grande circonspection que nous ouvrons ce joli coffret en provenance de Zanzibar, intitulé "De l'âme à la danse". Le bouquin est plutôt exhaustif, parle de Sinbad le marin, de l'explorateur David Livingstone (selon lequel Zanzibar est "un lieu illusoire où rien n'est comme il paraît") et signale que pour le reste - c'est à dire les vacances - c'est à la compagnie aérienne Gulf Air qu'il faut s'adresser. Un rien énervant, mais passons à la musique.

De l'âme à la danse, de la danse à la musique. Car, malgré ces réserves substantielles, tout bien considéré, la musique est excellente. Quelque part entre l'Afrique et l'Arabie, une musique d'extérieur, une musique de la rue, en même temps très orchestrale. Des violons, des accordéons, des luths, et beaucoup de chanteurs de tous âges s'y mêlent pour exécuter de grandes fresques harmoniques, très cérémonielles, très lourdes mais – grâce aux percussions – toujours très vives. On pense tout autant aux danseuses de ventre qu'aux embouteillages de Dar Es-Salaam (ou ceux du Périphérique parisien !). Un air de promesse, une pincée d'exaspération peut-être, mais surtout une très grande chaleur. Musique du Monde, qui l'aurait dit, lieu illusoire où rien n'est comme il paraît !