| | | par Hugo Catherine le 09/03/2012
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| L'entrée
en matière est énorme, fiche une patate du tonnerre. Le riff de
basse attaque en pleine face, avec un esprit klezmer-rock du meilleur
effet. Le batteur est sur la corde raide, entre jazz ternaire et
binaire énervé. Rapidement, nous comprenons que le groupe donne le
meilleur de lui-même quand le noyau guitare-basse-batterie se
retrouve ainsi autour d'une rythmique structurée - parfois dans la
veine M'base ("Mr Punch"), toujours entraînante ("The
end of Jack"), parfois même teintée de drum'n'bass ("Golf
of Aden"). On s'enivre alors des incantations et des
ritournelles du saxophone et de la clarinette, qui achèvent des
compositions très réussies.
Dans
une recette réussie, il est artificiel de délier et de hiérarchiser
les ingrédients. Pourtant, les phases les plus expérimentales de
l'album ne sont pas toujours aussi bluffantes que les mélodies coups
de poing. Le groove de Contrabande prend un petit coup derrière la
tête quand il vire au free. Un fil directeur plus décousu peut, par
intermittence, créer un peu de frustration ; il peut alors être
moins facile de se laisser transporter. Mais, ces instants
d'égarement ne durent pas. Rapidement, il nous vient l'envie de
pousser encore le volume.
Contrabande
est radicalement installé au carrefour du jazz, du rock, des
musiques free et traditionnelles. Il faut souvent une oreille formée
à ces quatre courants musicaux pour saisir la pleine mesure de leur
musique, et en tirer le plus grand plaisir. Dans les grands moments
du groupe, le déluge de couleurs est jouissif |
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