Anthology of Interplanetary Folk Music Vol. 2: The Canon

Craig Leon

par Francois Branchon le 27/08/2019

Note: 6.0    

New York 1977 : une vague impressionnante de nouveaux groupes déferle sur le monde, Ramones, Talking Heads, Blondie, Richard Hell, DMZ, Willie Alexander, Suicide... derrière chacun des premiers albums, un nom au dos : Craig Leon. L'ancien assistant de Richard Gotteher les a tous produit, lui conférant une aura de sorcier génial.

Pourtant Leon ne sortait pas de nulle part, avec une première vie antérieure dans le classique (!) et une deuxième, au début des seventies, en Jamaïque en manieur de dub avec quelques pointures du coin. Un parcours éclectique qui dès 1980, en parallèle de la scène rock new-yorkaise qu'il continuera d'animer jusque dans les années quatre-vingt-dix (Beat Farmers, Jeffrey Lee Pierce, "Tallulah" des Go-Betweens, The Fall, Front 242, Shawn Phillips, The Pogues, le come back de Blondie et même Gamine chez nous c'est encore lui) le voit se lancer dans une improbable carrière solo électro pop. Sa première œuvre "Nommos", conte la rencontre d'un alien avec des Dogons (Leon avait été impressionné par une expo à leur sujet en 1973 au Brooklyn Museum). Malgré sa notoriété de producteur en vogue - ou pour rester discret ? - elle ne sera publiée que sur le confidentiel label Takoma de John Fahey. Suivra "Visitation", sur les mêmes traces. Fours commerciaux, les deux albums seront réédités couplés plus tard sous le titre pompeux d'"Anthology of interplanetary folk music Vol.1".

Craig Leon sort aujourd'hui du silence pour publier sa suite, "Anthology of interplanetary folk music Vol.2". Réunissant des morceaux conçus au cours des deux dernières années, Leon y poursuit sa fascination pour les Dogons. Mais ne pas se méprendre sur le qualificatif "folk". Ici ne sont que plages électroniques ambient, longs développements languides, méditations transcendantales, et si l'on cherche les références africaines, on en décèlera des traces dans certaines intros électroniques à la Pierre Henry (côté "Messe pour le temps présent") ou des séquences de percussions qui ont du mal à ne pas sonner new age. Les amateurs de Jon Hassell ou de Brian Eno de la période "Music for airports" seront les premiers concernés.



CRAIG LEON Tgates made plain (Audio seul 2019)