The process

Dainami

par Oli le 17/12/2001

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Blue morning


Trois américains autoproduits qui veulent partager leur musique sans en faire un business, ça existe ! Au pays du capitalisme, certains font de la résistance et offrent leur musique à ceux qui veulent l'entendre. Les mauvaises langues diront que c'est parce qu'ils n'ont pas pu signer de contrat, ceux qui écouteront comprendront qu'il s'agit d'un cadeau relativement empoisonné. Car si le groupe offre ses compositions, c'est en guise de thérapie, d'exutoire par la musique et via ce "The process", ils se débarrassent autant qu'ils peuvent de leurs angoisses. Sentimental, inquiétant, touchant, écorché et écorchant, ce disque nous attaque en profondeur. Passages calmes et furies instrumentales se suivent et ne se ressemblent pas, dans la démarche comme dans les ambiances, cela nous ramène à Shun ou à Dredg, notamment dans les effets sur les guitares saturées. Dainami semble à la dérive, en proie à une dépression, prêt à sauter dans le vide. Sur "Blue morning", après une intro fantastique, on tombe avec eux, rattrapé de justesse quelques mètres plus bas on aperçoit la lumière, espace-temps de douceur et de bien être, toujours sur un fil, le calme se fait autour de la voix du chanteur hanté, avant qu'un nouveau déluge sonore prolonge encore notre chute infinie. Un calvaire jouissif. Le reste de l'album alterne moments plus violents ("Doob", "Marie's chaotic", "Harvest"), plus planants et plaintifs ("Did we hear somebody say monkeycard ?", "The queen of the Nile") ou plus funky ("Drive"...). Enfin, on reste ébahi durant les 9 minutes de "Speaking slowly" et son solo dantesque.