Love you, bye

Dark Dark Dark

par Jérôme Florio le 15/03/2008

Note: 8.0    

Nona Marie Dark et Marshall LaCount jouent des chansons qui pourraient avoir cinq fois leur âge. Accordéon, banjo, harmonium, violoncelle… pas d'électricité ici, on est presque dans une démarche puriste. Les voix, à l'unisson des instruments, doivent se battre pour se faire entendre : ce sont elles (celle de Nona Marie surtout) qui gonflent les poumons de ces ritournelles d'un air jeune - on suspecte le duo de Minneapolis d'être trop vert pour connaître les affres de la repentance alcoolique de "Trouble no more".
La captation semble en direct, pour aller chercher l'émotion. C'est gagné. Le quatuor joue un peu dans la même cour que Beirut – ceux lassés par l'attirail balkanique de ce dernier feraient bien de jeter une oreille par ici. On pense aussi, dans l'esprit, à des groupes de la scène d'Olympia (Washington) comme June Madrona. A côté de compositions originales, le groupe reprend "Wayfaring stranger", un traditionnel qui se perd dans la nuit des âges folk : du plus obscur chanteur de country-blues des années 20 jusqu'à Natalie Merchant, tout le monde l'a joué. Nona Marie et Marshall La Count font dériver la mélodie vers celle de "Summertime" (George Gershwin), et l'arrangent pour un piano à la Erik Satie.

"Love you, bye" est un titre en forme de conclusion à une carte postale : Dark Dark Dark nous est amené par What a Mess !, un petit label de la "pink city" haute-garonnaise, qui presse quelques centaines de disques pour l'amour de la musique qu'il défend. Par son entremise, on espère bien recevoir d'autres nouvelles du groupe.


NB : "Love you, bye" sera disponible prochainement auprès d'une sélection de disquaires indépendants (Ground Zero, Total Heaven, Vicious Circle...). En attendant, utilisez la VPC du label en cliquant le lien "Ecouter-Acheter" ci-contre.