| | | par Sophie Chambon le 11/12/2001
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| Le chanteur David Linx à la voix troublante, caressante, souvent ambiguë, et même affectée, le pianiste-compositeur-arrangeur Diederick Wissels et le trompettiste Paolo Fresu accordent leurs imaginaires musicaux, faits de romantisme, de légèreté souvent mélancolique, de suavité exquise. La sobriété des interventions de Fresu, veloutées et subtiles, toujours entre Chet Baker et Miles Davis, avec ce grain particulier du silence (qui confère un charme particulier au traditionnel "Ninna Nanna Pitzinnu"), la section rythmique sûre et raffinée composée de Palle Danielson à la contrebasse et Jon Christensen à la batterie font de ce disque un ensemble étrangement intemporel. "Heartland" nous donne à entendre une musique sensible. Sans sensiblerie. Les arrangements de Wissels savent mettre en valeur la formule instrumentale classique du quatuor dans "Standing my ground" ou "Solace". Et la voix de David Linx étire, ou brusque au contraire ("Eavesdropping") la mélodie qui pourrait paraître trop convenue autrement. On est au carrefour de la variété intelligente, d'une pop un peu sucrée, du folklore, d'une rythmique jazz qu'un quatuor de cordes aurait traversée, avec en contrepoint le chant délicat du bugle. Un ensemble parfaitement hétérogène qui fait résonner une petite musique rétro, intimiste, qui finit par s'imposer agréablement. Ce disque devrait avoir du succès auprès d'un public plus ouvert que celui des purs 'jazzeux'. A l'heure où une Diana Krall obtient tous les suffrages, pourquoi ne pas reconnaître la grâce toute simple de ces mélodies du coeur ?
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